Depuis le Castel San Pietro, Vérone apparaît lovée sur une boucle de l'Adige. Cette ville possède la plus riche collection de vestiges romains de toute l'Italie du Nord.


La ville des amants, une ville de légende.

Traversée par les méandres de l’Adige, Vérone s’étend langoureusement dans la plaine de Pô. Grâce à Roméo et Juliette, elle est devenue la ville la plus romantique du monde. Mais c’est surtout la petite sœur de Venise, un musée à ciel ouvert où foisonnent citadelles sévères, palais somptueux et cloîtres endormis.

Les amants de Vérone sont un joli mythe repris par Shakespeare mais la ville a su faire revivre à merveille cette tragédie littéraire. Ainsi, la Maison de Juliette attire les foules. Située sur la via Cappelo, c’est un palais gothique qui - dit-on - aurait appartenu aux Capulets. En fait, c’est un logis seigneurial du XIIe siècle restauré vers 1940. Pour les sceptiques on a ajouté à la même époque sur la façade intérieure le fameux « balcon de Juliette ». Sous le porche de la maison, le mur de Juliette est couvert de billets d’amour et de graffitis. Depuis près d’un siècle, des milliers de lettres adressées à Juliette arrivent régulièrement à Vérone. Et le Club di Giulietta qui est financé par la ville répond à tous les courriers. Enfin, on peut se rendre sur la prétendue tombe de Juliette dans une crypte du cloître de San Francisco al Corso. Comme la vie est souvent injuste, la Maison de Romeo sur la Via delle Arche Scaligeri est quasiment déserte.
L’opéra a remplacé les jeux du cirque dans les Arènes de Vérone. L’amphithéâtre – le troisième du monde par sa taille - après Rome et Capoue - a été construit en 30 av J.-C. En forme d’ellipse, il mesure 139 m de long et 110 m. de large. Le magnifique appareillage de briques, de marbre rose et de silex a admirablement résisté au temps. Sous les gradins parcourus par un labyrinthe de passages, les Romains avaient installés les cages des fauves. Devenu aujourd’hui un haut lieu de l’art lyrique, l’amphithéâtre et ses quarante-quatre étages de gradins peuvent accueillir près de vingt-cinq mille spectateurs. Le premier opéra fut donné en 1913, pour le centenaire de la naissance de Verdi. Ne pas manquer d’aller au sommet des arènes : vue immense sur la ville et ses collines.
Entièrement construit en brique rouge au XIVe siècle, le Castelvecchio est l’ensemble fortifié le plus imposant de la ville. Un donjon très haut, des passerelles, le chemin de ronde en saillie des murailles crénelées, un pont jeté sur l’Adige en faisaient une forteresse efficace. Ce pont – le Ponte Scaligero – fut dynamité par les Allemands en 1945 et reconstruit à l’identique en récupérant les matériaux d’origine au fond du fleuve. Dans une autre courbe de l’Adige, un autre pont – le Ponte Pietra – a connu le même sort et la même restauration. Le château abrite un musée d’art particulièrement riche : collections d’armes, de sculptures et de bijoux, peintures véronaises et vénitiennes. Malheureusement, on ne peut plus admirer La Madone à la caille, de Pisanello et le Saint Girolamo pénitent de Jacopo Bellini volés avec 15 autres tableaux en novembre 2015.
San Zeno Maggiore est considérée comme l’une des plus belles églises romanes de l’Italie du Nord. Elle fut bâtie entre 1123 et 1135 pour abriter les reliques du saint patron de la ville. La nef immense est édifiée sur le modèle d’une basilique romaine. Son plafond en berceau est exceptionnel. Voir absolument le magnifique triptyque de Mantegna et le porche : portes en bronze illustrées de scènes de l’ancien et du nouveau testament, bas-reliefs de Nicolo et Gugliemo, sculpture de saint Zeno triomphant du diable.
Les tombeaux des Scaligeri sont un exemple magistral de l'art gothique. Sculptures de saints en armes montant la garde devant les tombes pour rappeler les exploits guerriers des seigneurs de Vérone. L'ensemble funéraire entouré d’une balustrade en marbre surmontée d’une grille en fer forgé comprend notamment des tombeaux monumentaux : celui de Cangrange 1er (soutenu par quatre chiens portant le blason de la famille avec l’échelle symbolique), et ceux de Masino II et de Cansignorio dela Scala.
Au Moyen Age, la Piazza delle Erbe, était la place du marché. A l’époque romaine, c’était le forum. Entourée de maisons et de palais anciens flanqués de fresques et de colonnes de marbre, elle est aujourd’hui la place la plus animée de la ville : boutiques, cafés, galeries d’art et marché en plein air. Elle est aussi bordée du Palazzo della Ragione (Palais de la Raison) auquel on a ajouté à la Renaissance un très bel escalier. Au centre de la place, la colonne de St-Marc surmontée du lion ailé symbole de Venise et la fontaine de la Madonna coiffée d’une statue romaine.
Le lac de Garde est à une petite heure de Vérone par la route. On dit que c’est le plus grand et le plus bleu d’Italie. Lieu de calme et de villégiature chic. Villas charmantes, jolis jardins et hôtels luxueux. Beaux voiliers sur l’eau poussés par les vents forts de la région. A l’extrémité de la presqu’île de Sirmione, le château Rocca Scaligeri monte la garde. C’est un des nombreux châteaux que l’influente famille Scaligeri fit bâtir à Vérone et dans sa région. Un ensemble défensif entouré de douves avec des murailles crénelé, un haut donjon et un port intérieur.



De hauts créneaux en brique assuraient la défense du pont Scaligero appelé aussi Ponte di Castel Vecchio.


"Il n'existe aucun monde au-delà des murs de Vérone". Gravé sur une plaque de la ville, ce vers orgueilleux extrait de "Roméo et Juliette" donne la mesure de la légende shakespearienne qui imprègne la ville.


Sur les bords de l'Adige, la masse imposante du Castelvecchio rappelle le souvenir de la dynastie des Scaliger qui régna sur Vérone du XIIIe au XIVe siècle.


Cette plaque posée sur la façade du Palais Canossa rappelle le passage du futur Empereur des Français "Napoléon Bonaparte, général de la République française, vainqueur à Montenotte, à Millesimo, à Dego, à Mondovi, est entré pour la première fois à Vérone le Ier juin 1796, a été hebergé dans ce palais."


Décoration de la façade du Palais della Ragione. Cet édifice remanié au cours des siècles abrite aujourd'hui les services administratifs de la ville.


Ce trompe-l'oeil a été peint sur une façade du Palazzo Forti, le musée d'art moderne de Vérone.


Près de la petite église romaine Santa Maria Antica se dressent fièrement les tombeaux des Scaliger, les anciens maîtres de Vérone. Lors de son passage dans cette ville, Montesquieu souligna l'aspect "d'un vrai gothique et du plus barbare" de ces mausolées.


L'église Santa Maria Antica servait jadis de chapelle à la famille Scaliger.


Fermée par d'imposantes grilles en fer forgé, l'entrée du palais Scaligeri. Despotes éclairés, les Scaliger accueillirent à leur cour poètes, artistes et gens de lettres. Dante, qui résida ici de 1301 à 1304, dédia même à Cangrande Ier le troisième chant de sa Divine Comédie.


Situé dans le centre historique de Vérone, le Corso Cavour est l’une des rues les plus importantes et les plus élégantes de la ville.


Le fameux « balcon de Juliette » a été ajouté au milieu du XXe siècle sur la façade intérieure.


Il paraît que caresser les seins de la statue en bronze de Juliette porte bonheur aux amoureux.


Chaque jour, les amoureux du monde entier défilent à la Maison de Juliette pour déposer un billet ou inscrire leur nom sur la façade de brique.


Sous le porche de la maison, le mur de Juliette est couvert de billets d’amour et de graffitis.


Bien que plus modeste que le Colisée de Rome, l'amphithéâtre romain deux fois millénaire de la piazza Brà, au centre de la vieille ville, reste l'un des mieux conservés de toute l'Italie.


La piazza Brà est entourée des arènes et flanquée d'édifices néo-classiques comme le palais Barbieri, siège de la mairie.


Avec la piazza delle Erbe, la piazza Brà est le centre de la vie sociale véronaise.


Chaque été, les Arènes se transforment en une immense scène d'art lyrique en plein air avec son célèbre festival d'opéra qui affiche Puccini, Bizet et Verdi.


Au-delà de la poignante légende des amants tragiques, le présent de Vérone se déroule dans un foisonnement de vestiges du passé.


A l’extrémité de la presqu’île de Sirmione, le château Rocca Scaligeri monte la garde. Bâti au XIIIe siècle, c'est un exemple rare de fortification portuaire médiévale.


Le lac de Garde est le plus grand d'Italie. Longue et étroite, la partie septentrionale du lac est entourée de montagnes.


Planté au sommet d'une colline, le château Scaliger domine Valeggio et la vallée de Mincio. En 1285, les seigneurs Scaliger, reconstruisirent et fortifièrent le château bien situé pour défendre leurs frontières.


Situé dans une région alpine, le lac de Garde a été formé par des glaciers à la fin du dernier âge glaciaire.


Tour en ruine reliée par le Pont Visconti sur la rivière Mincio à Borghetto sul Mincio. En 1954, Luchino Visconti y tourna quelques scènes de son film Senso.



 
Y aller
Ouverte depuis le 21 février par Transavia (filiale d’Air France KLM), la ligne directe Paris-Vérone assure 4 vols par semaine : lundi, mercredi, vendredi et dimanche.
Prix d'appel aller 35€. www.transavia.com



Coups de cœur
✓ L’hôtel Palazzo Victoria est situé dans la ville historique à deux pas de la Porte Borsari. C’est un lieu idéal pour visiter la ville. Toutes les merveilles de Vérone sont à quelques minutes. L’hôtel s’est installé dans un palais construit au début du XIVe sur des fondations romaines. Des ensembles de fresques classiques ont été mis en valeur lors de la restauration du bâtiment. On a ainsi habilement mêlé les traces du passé à une architecture intérieure résolument moderne. Au total, 58 chambres et 13 suites. Au restaurant de l’hôtel – le Borsari 36 – le chef Carmine Caló, propose une nouvelle cuisine très inventive à base de tradition italienne. Chambre à partir de 210 €. Via Adua, 8, palazzovictoria.com
✓ Le restaurant Tre Marchetti. En face des arènes, une belle trattoria dans un décor chaleureux. Les murs sont tapissés jusqu’au plafond avec les photos de ténors et de divas venus après le spectacle. Il parait qu’il n’est pas rare d’être assis à côté de Placido Domingo ou de Josè Carreras. Ici, on sert le meilleur de la cuisine italienne : tagliatelles avec ceps et truffe, joue de boeuf braisée à l’amarone, tortellini de valeggio au beurre de Malga. Belle carte des vins avec plus de mille crus. 50/60 €. Vicolo Tre Marchetti, 19b. www.tremarchetti.it/fr/


Lobby du Palazzo Victoria. On a choisi une architecture intérieure résolument moderne.


Le Borsari 36, restaurant de l’hôtel Palazzo Victoria.


Une suite du Palazzo Victoria. On a conservé des ensembles de fresques classiques.

Renseignements
Site de l’Office de tourisme de Vérone : www.turismoverona.eu/

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