L'ancien port de pêche de Mariehamn rassemble aujourd'hui une magnifique collection de bâteaux traditionnels.


La Finlande des six mille îles

Au sud de la Finlande, l’archipel d’Åland est une véritable mosaïque d’îles noyées dans la mer Baltique. Il faut parcourir comme un Robinson ces territoires vierges et sauvages quand la lumière d’été n’en finit pas.

Cernée par les eaux de la mer baltique et l’eau du fleuve Aurajoki, Turku est la plus ancienne cité finlandaise. Elle fut même la capitale du pays jusqu’en 1812. De la ville ancienne, il ne reste plus rien si ce n’est un monumental château médiéval et quelques églises luthériennes. La pierre a résisté, pas le bois. La ville a été réduite en cendres par l’incendie de 1827. C’est d’ici que, plusieurs fois par jour, des ferries vont desservir un archipel perdu entre deux pays. Les îles d’Åland (on prononce ôland) – pas vraiment suédoises ni tout à fait finlandaises – sont nées il y a un bon milliard et demi d’années lorsque l’écorce terrestre s’est plissée sous la pression d’une remontée de magma puis s’est figée dans une interminable glaciation. En se retirant, les glaces laissèrent émerger des milliers de rochers polis et ronds, grands et petits, sur lesquels s’installèrent des hommes intrépides. On pense que les premiers visiteurs furent des marins hollandais poussés par des eaux poissonneuses et la chasse au phoque. Mais ces îles qui auraient dû jouir de la tranquillité des terres oubliées n’ont cessé d’être un enjeu pour les puissances voisines. Russie, Suède, Finlande. Aujourd’hui, Åland est un état libre associé à la Finlande qui n’hésite pas à rappeler ses marques. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre sur l’île de Märket. Sur ce rocher plat grand comme un terrain de football où l’on a planté un phare, une ligne blanche peinte sur le sol emprunte un chemin compliqué pour partager deux pays.
D’un côté, la Suède ; de l’autre, la Finlande. Un record : la plus petite île maritime partagée par une frontière terrestre internationale ! L’archipel rose baptisé ainsi en raison du joli camaïeu de son granit ne compte pas moins de cinq cents îles ou îlots et six mille roches sauvages recouvertes de lichen et de pins majestueux . Vingt-cinq mille habitants vivent sur une soixante d’îles souvent reliées par des bacs. Chacun de ces morceaux de terre perdus est différent de son voisin. Points communs : la richesse des contrastes et la beauté farouche, l’isolement et la solitude, les chemins de sable sous les arbres, la gaieté des fêtes. En été, les couchers et les levers du soleil n’en finissent pas. Partout, une végétation de taïga – surtout des épiceas, des sapins des érables et des frênes – s’enflamme dans une chevelure de forêts sauvages dans lesquelles se mêlent l’eau, le sable et la roche. Des moutons broutent l’herbe folle ; quelques vaches venues du Limousin tentent de retrouver ici le climat de la Haute Corrèze. Les villages sont simples et coquets ponctués parfois par un vieux manoir suédois ou une ancienne église couverte d’ex-voto. Sur certaines îles, ne vivent que deux ou trois familles. Le matin, on conduit les enfants en bateau sur l’île voisine où se trouve l’école. Les hommes sont gardiens de phares ou pilotes ; les maraîchers vont en barque vendre à Turku leurs primeurs.
Mariehamn, la capitale de l’archipel a été fondée par les Russes en 1861. Elle doit son nom à Maria Alexandrovna, l’épouse du tsar Alexandre II. Située sur un ramassis d’îles reliées par des ponts, la petite ville abrite le palais du gouvernement, quelques monuments, des rues marchandes, un port de plaisance, de belles maisons en bois et un palais des congrès rutilant de modernité. Un vieux voilier à bout de course, le quatre-mâts barque Pommern construit en 1903 à Glasgow, est ouvert aux visiteurs. Pour ne pas se perdre, cet agréable décor champêtre donne sur la mer à tous les coins de rues. Le soir, quand la lumière d’été devient blafarde mais ne s’en va pas vraiment, les rues de la ville se vident. C’est l’heure du sacro-saint sauna. Le choc d’une transpiration excessive associée à une douche froide fait – dit-on – des centenaires.



Située dans l'archipel d’Åland sur la mer Baltique, l'île de Märket est un grand rocher plat qui appartient pour moitié à la Finlande et pour l'autre à la Suède.


Sur l'île de Märket, cette ligne blanche tracée sur le granite marque la frontière entre la Suède et la Finlande.


Dans les anciennes maisons en bois de la colline de Luostarinmäki à Turku, on s’habille encore comme il y a un siècle.


Le mât de la mi-été érigé pendant les fêtes d'été sur l'île de Sund.


Le château de Turku est le plus grand édifice médiéval de Finlande. Il a servi de prison et abrite aujourd'hui un musée d'Histoire.


Le port de Mariehamn est le point de départ de croisières à bord de vieux voiliers dans l'archipel Åland.


Frôlant les rochers de l'île de Märket, ce ferry slalome dans l'archipel. A chaque escale, il déverse véhicules et passagers.


A Mariehamn, un vieux voilier à bout de course, le quatre-mâts barque Pommern construit en 1903 à Glasgow, est désormais ouvert aux visiteurs.


L'archipel d'Åland est un formidable terrain de jeu maritime pour les vieux gréements admirablement entretenus.


Rhapsodie de drisses et d’écoutes accrochées au mât du musée-navire Pommern, un ancien voilier cargo qui a pris sa retraite amarré au quai du quartier maritime de Mariehamn.


L'île de Sund a conservé quelques fermes en bois du XIXe siècle et des moulins peints avec une teinte sang-de-boeuf très caractéristique.


Le château de Kastelholm a été bâti au XIVe siècle sur l'île de Sund. Au printemps 1571, le roi Jean III de Suède y a maintenu prisonnier son frère Erik XIV de Suède.


Mariehamn, la capitale de l’archipel a été fondée par les Russes en 1861. Elle doit son nom à Maria Alexandrovna, l’épouse du tsar Alexandre II.


Installé à Kastelholm, Juha Pykäläinen est un artiste à multiples facettes. Il est peintre, graphiste et sculpteur.


Ce peintre figé dans le bronze est planté sur un gros rocher de l'île de Märket.


Le kayak est le moyen le plus agréable pour circuler entre les rochers et les labyrinthes de granite de l'archipel d'Åland.


Accrochées au mur du Musée Maritime de Mariehamn, ces figures de proue ont sillonné toutes les mers du globe sur des voiliers d'un autre temps.


Le bateau de sauvetage en mer amarré sur les quais du quartier maritime de Mariehamn.


Cet amoncellement de caisses sur un quai du quartier maritime de Mariehamn est un café en plein air.


Située sur un ramassis d’îles reliées par des ponts, la petite ville de Mariehamn abrite le palais du gouvernement, quelques monuments, des rues marchandes et un port de plaisance.


L’élan est le plus grand animal de la faune finlandais. Les collisions avec les voitures sont très courantes, surtout en automne.


Åland se prête aux grandes balades à vélo. Les chemins y sont plats, et toutes les îles sont reliées les unes aux autres par des bacs ou des ponts.



 
J'y vais
De nombreuses compagnies proposent des vols quotidiens Paris-Helsinki. A commencer par Finnair, la compagnie finlandaise, www.finnair.com. Voir aussi Air France, SAS, KLM, Air Baltic etc.
Pour rejoindre l’archipel d’Åland à partir d’Helsinki, prendre la direction de Mariehamn (en avion sur Air-Aland, 50 min).

Exemple de forfait avec Comptoir des Pays Scandinaves, spécialiste du voyage sur mesure en Finlande : les îles Åland, un itinéraire buissonnier à vélo pendant 3 jours, pour découvrir l’archipel finlandais entre les paysages marins, les plages, les pinèdes, les phares et les moulins à vent. Le voyage alterne balades à pied, croisières et visites (village d’artisans, château fort, ville de Turku etc..)
Egalement au programme : un bain de minuit, une soirée jazz, du canoë, et une séance de sauna. 7 jours / 6 nuits, entre 1450 à 1575€, de juin à août, 2 au 18, rue Saint-Victor, 75005 Paris, tél. 01 53 10 30 15, www.comptoir.fr. Voir aussi les programmes chez Scanditours, Bennet/Vacances Transat, Nord Espaces, Nortours, Voyageurs du Monde, Vivatours et Time Tours.

Les quatre vérités
Soleil de minuit.Attention à la saison avant de partir : Dans l’archipel d’Åland, le soleil ne se couche quasiment pas pendant plusieurs semaines durant les mois de juin et juillet. Ambiance assurée mais le sommeil n’est pas garanti ! En été, cette région est la plus ensoleillée de Finlande mais la chaleur n’est pas écrasante.
Dans cette région autonome, on parle plutôt le suédois (langue officielle) que le finnois, ce qui ne change rien pour le voyageur français ! On ne comprend pas partout l’anglais.
Les cafés Internet sont rares, mais la plupart des bibliothèques publiques offrent un accès Internet gratuit.
La délinquance est pratiquement inexistante en Finlande. Toutefois, ne pas tenter le diable.

Pour en savoir plus
Office national du tourisme de Finlande : BP 283, 75425 Paris Cedex 09. tél. 01-55-17-42-70. Internet : www.visitfinland.com/fr.

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